LA DEPECHE VENDREDI
21 SEPTEMBRE 2001
Tribunal : Décision rendue le 18
octobre dans l'affaire Valenergol
Un acte militant
avant tout !
"Nous restons confiants, c'est une bataille de moyenne haleine.
Qu'on gagne ou qu'on perde, ce n'est pas la finalité. Nous continuerons de nous battre pour promouvoir ce bio carburant"
Alain Bédouret & Alain Juste soutenus par des associations lors de
leur comparution hier devant le tribunal de police DDM Morad
Convoqués hier après-midi
devant letdbunal de police d'Agen, à la sortie de la salle d'audience, Alain
Juste et Alain Bédouret, cogérants de la SARL Valenergol, se sont déclarés
plutôt confiants pour la suite, dans la mesure où ils considèrent leur combat
au delà de la décision finale de justice, comme un acte militant pour diversifier
l'énergie.
Ils étaient soutenus hier
par des membres de la confédération paysanne, de l'association Stop Gofech,
Attac, AC Clash Fumel, Vivre Sans Danger Nucléaire à Golfech. Les deux co-gérants sont poursuivis par
l'administration parisienne des douanes pour " avoir commis une manœuvre
ayant pour but ou pour résuttat de faire bénéficier son auteur d'une exonération
".
En d'autres mots, il est
reproché à la société Valenergol d'avoir produit et distribuée 10.000 litres
d'huile de tournesol entre 1995 et 1997, sans s'être s'acquittée de, la taxe
intérieure sur les produits pétroliers (la TIPP) qui s'élève à 49.225 francs.
« A vouloir trop prouver, on ne prouve rien ». Conseil de Valenergol, Me
Gérard Boulanger, avocat du barreau bordelais (NDLR : partie civile dans
l'affaire Papon) a adossé sa plaidoirie sur le vide juridique qui existe autour
de ce carburant biovégétal. Ne figurant
pas dans la nomenclature du code des douanes, l'huile de tournesol ne peut être
de facto, frappée de taxe. L'homme de robe a également chanté les louages
écologiques d'une huile pressée à froid, comme l'huile d'olive de Toscane, et
plus largement d'une expérimentation porteuse d'avenir.
"Cette filière va dans le sens des accords de Kyoto en luttant
contre l'effet de serre ».
Plus terre à terre, la représentante de
l'administration des douanes a rappelé le cadre réglementaire européen et
notamment le rapport non respecté de 95 % de gas-oil et 5 % d'huile végétale,
alors que Valenerol produit un mélange à 50 %.
La partie civile a également
montré du doigt l'absence d'autorisation pour mener l'expérimentation. « Le
ministère des finances a toujours fait barrage. Nos demandes ont traîné,
alors que nous avions obtenu l'accord de principe du ministère de l'environnement
et le ministère de l'industrie n'était pas opposé au projet, à condition que
Bercy donne le feu vert », a précisé Alain Bédouret avant le procès.
En écho, Me Boulanger a affirmé
que le ministère des finances avait adopté une attitude quelque peu
schizophrénique dans cette affaire, en annonçant un programme basé sur les
biocarburants, tout en ne donnant pas suite à cette expérimentation
locale. En outre, le défenseur a
soulevé dans le dossier trois-nullités d'ordre procédural visant les
douanes. Une confusion sur l'adresse
sociale de la société relevée dans le procès verbal, une erreur de date et des
mentions relatives à des articles légaux, non reportées.
" Les poursuites sont
injustifiées a martelé l'avocat avant de demander la relaxe de ses
clients. L'affaire a été mise en délibéré
au 18 octobre prochain."
C. st P.